Avec l'élection de Nicolas Sarkozy à la Présidence de la République, la France est entrée dans une nouvelle époque.
En France plus qu'ailleurs, le débat du 20ème siècle sur la propriété des moyens de production est resté prégnant: la droite libéralise, la gauche nationalise... Mais la politique est devenue plus compliquée.
S'il a recruté sur la difficulté quotidienne des salariés, le communisme est une construction intellectuelle complexe qu'il fallait apprendre dans les écoles du parti pour pouvoir militer. Le socialisme lui, n'était que du communisme amandé par des intellectuels qui ne connaissaient pas les mêmes difficultés de vie que les ouvriers.
Après une longue absence, la gauche a retrouvé régulièrement le chemin du pouvoir politique national en 1981. Mais le communisme s'est effrité avec la terreur qu'il a généré là où il s'était imposé et le socialisme s'est éloigné de la population ouvrière qui s'est retrouvée dans la xénophobie et le racisme de l'ectrême droite.
Aujourd'hui, Nicolas Sarkozy a réuni toutes les droites, du front national à la social-démocratie. Après les élections législatives, il propose des responsabilités aux socialistes, le seul parti de gauche qui sauve les meubles. Les dirigeants du parti socialiste, après ces élections, appellent à la rénovation de la gauche. Mais cette rénovation est largement entendue comme un ralliement au bipartisme en cours dans la plupart des pays européens et sur une base socio-démocrate à l'anglais, à l'allemande, à l'espagnol, celle qu'ont adopté les ex-communistes italiens.
En Allemagne pourtant, die Linke a adopté une démarche différente. En France, les collectifs anti-libéraux apparus avec la campage pour le non au référendum sur le traité constitutionnel européen n'arrivent pas à construire une solution viable. Laminée par le résultat des élections présidentielles et législatives, la gauche doit se construire sur la disparition du parti communiste et l'explosion du parti socialiste due à la prise d'autonomie des socio-démocrates. L'initiative Gauche Avenir me semble intéressante si elle se place dans un cadre européen et se construit sur un modèle simple et pédagogique pour le progrès social, la transformation de la société ne devant pas être autre chose qu'un horizon - plus près, c'est dangereux.
On est entré dans le 21ème siècle.
