mardi 29 novembre 2011

No future - que faire?

Voilà la France atteinte par la crise de la dette souveraine, une agence de notation a même cru que le pays avait déjà perdu son AAA. Et le gouvernement présente maintenant sa politique comme la seule politique possible. Le Peuple n'a plus son mot à dire, la nomenklatura détient la vérité, exit la démocratie.
Le plan "Euro plus" se transforme en euro plus, avec son lot d'économies dans les budgets publics, ses coupes dans les budgets sociaux, ses réformes régressives, sa destruction de l'activité économique. No future, nous promettent les élites...

Dans un premier temps, comme Être raisonnable, il faudrait expertiser cette vérité si prompte à ignorer la démocratie. "There is no alternative." répétait sans cesse Margaret Thatcher dans les années 80, il y a trente ans. Chacun sent bien que le monde d'aujourd'hui est le fruit de ces trente années d'histoire construites sur l'intransigeance d'une droite sûre de ses droits et sur les doutes d'une gauche sensible à la critique d'archaïsme.

La loi Pompidou-Rothschild - La Loi n°73-7 du 3 janvier 1973 sur la Banque de France (article 25) interdit à l’Etat d’emprunter directement auprès de la Banque de France (Banque centrale publique française). En 1993, l’article 25 est abrogé au profit de l’article 104 du traité européen de Maastricht. Malgré le vote contre le traité constitutionnel européen en 2005, la France (le Parlement) ratifie la prolongation de l'article 104 du traité de Maastricht dans l'article 123 du traité de Lisbonne.

De plus en plus de voix s'élève pour donner à la BCE la fonction qu'avaient les banques centrales nationales, à savoir le crédit à taux zéro à l'Etat. "Réactiver la planche à billet" disent les réfractaires. Mais le crédit des banques constitue une incroyable planche à billets permettant à la minorité qui en bénéficie de placer dans la pierre ou les bulles financières qui éclatent régulièrement depuis 20 ans (internet en 2000 après la finance asiatique, subprimes en 2008). Si l'éclatement des bulles fait disparaître de la monnaie, l'augmentation des prix de l'immobilier (50% depuis 2000) est bien réelle.

Les banques peuvent prêter six fois leur réserve. Leur bilan reste équilibré grâce à un jeu d'écriture qui consiste à mettre la somme prêtée en actif et en passif. Mais le remboursement des intérêts crée bien de la monnaie directement utilisable par les banques et leurs actionnaires.

Les média vulgarisent une pensée économique qui a montré sa dangerosité depuis trente ans et que nos élites politiques peinent à évaluer correctement, sauf dans leurs joutes politiciennes. Les Allemands si prompts à donner des leçons de rigueur se permettent les souplesses qu'ils veulent interdire aux autres états européens et utilisent leur banque centrale dans une fonction qu'ils persistent à interdire à la BCE (voir Médiapart du 29 novembre 2011). Ce que fait l'Allemagne, la France doit le faire avec la Banque de France pour se libérer du joug de la finance.

Pour approfondir:


Étienne Chouard - conférence sur la création... par culture-libre