mercredi 20 février 2013

Le défi de la stratégie Chantepie

Lors des dernières élections municipales, à Chantepie, la division de la gauche et la campagne orchestrée par l'opposition contre l'urbanisation ont fait basculer la majorité à droite. Aujourd'hui, la gauche est au pouvoir, mais la politique menée par le gouvernement, largement et ouvertement soutenue par la plupart des élus, est loin d'être acceptée par les électeurs qui ont fait la victoire de mai 2012. Et les élections municipales arrivent - plus qu'un an - dans une multiplication des mouvements contre les plans locaux d'urbanisme. Tout est en place pour que la stratégie Chantepie se diffuse autour de Rennes contre les équipes municipales de gauche.

Aujourd'hui, tout autour de Rennes, les mouvements de contestation du PLU se déploient. "Gardons Cesson comme nous l'aimons" diffuse un tract dans toutes les boîtes aux lettres sur "le massacre à la tronçonneuse" rue du Cormier. Les militants de ces mouvements font du prosélytisme dans les entreprises de Rennes Atalante auprès de leurs collègues qui acceptent facilement leur discours sur la base de leur propre parcours: "urbanisation de Saint-Jacques amenée à Rennes La Courrouze par un maire de Rennes, patron de Rennes-Métropole qui impose ses visions délirantes à toutes les communes à l'entour", "place de Waltrop défigurée par les immeubles en face de la mairie de Cesson", etc.

A Cesson, l'Alliance pour Cesson-Sévigné, "qui rassemble autour des valeurs de la droite et du centre", orchestre l'opposition sur le thème de la densification qui défigure la ville et l'abandon de souveraineté Cessonnaise à Rennes-Métropole toute puissante dans la SPLA (société publique locale d'aménagement) Viasilva. A Acigné, l'association PLU d'avenir met le doigt sur la "disparition des terres agricoles" et critique l'urbanisation à outrance. Des moyens importants sont mis à la disposition pour diffuser cette stratégie Chantepie.

A gauche, les débats internes occupent plus que la campagne des municipales. Le Front de Gauche s'organise pour promouvoir ses thèses, le Parti de Gauche s'active autour de Rennes et l'aile gauche du Parti Socialiste se force à un silence de plus en plus difficile à tenir.

En attendant, tout est en place pour une division à gauche et un mouvement d'opposition à droite et au centre construit sur le rejet de l'urbanisation. Déçus par la politique nationale, les plus actifs des militants de gauche risquent de ne pas s'impliquer.

L'Equipe de Gauche de Cesson-Sévigné est majoritairement critique sur la politique du gouvernement. L'association s'est construite d'abord pour ouvrir la politique locale à des questions plus globales.  Président de l'association, je partage ce positionnement. Au Parti Socialiste, membre de "Un Monde d'Avance", je n'ai pas suivi la majorité du courant qui a choisi de rallier la motion du premier secrétaire et j'ai voté pour la motion "Maintenant la Gauche" conduite par Emmanuel Maurel.

Ce positionnement opposé à la politique gouvernementale de rigueur ne doit pas empêcher l'adhésion à la politique de la ville menée sur Rennes-Métropole, à Cesson-Sévigné en particulier. Cette politique est d'ailleurs largement partagée à droite hors campagne électorale.

L'Humanité se développe majoritairement dans l'urbain. C'est une évolution qu'il faut accompagner intelligemment et les équipes municipales autour de Rennes le font plutôt bien.

Le PLU ne fait pas disparaître les terres agricoles. A Cesson, il prévoit que 47% du territoire sera consacré à l'agriculture et fera vivre 28 exploitations. Malgré sa situation intramuros Cesson développe donc bien une agriculture de la ville dans son PLU. Son territoire est le siège de 90% du territoire du grand projet Viasilva qui est développé avec Rennes et Thorigné au travers de la SPLA. La SPLA est présidée par le maire de Cesson et financée dans sa grande majorité par la métropole.

ViaSilva, un laboratoire urbain pour la ville de demain proclame la mairie
L'Homme devient un Être urbain. Cette urbanisation doit permettre l'accueil des nouvelles populations au plus près de la ville pour leur éviter de longs et coûteux déplacements journaliers dans un cadre de vie économiquement, socialement et environnementalement durable. Rien que pour ce projet il importe de s'impliquer dans la campagne qui vient.