dimanche 23 novembre 2008

Congrès de Reims du PS (3/3)

Je suis venu à la contribution Benoît Hamon par ma lecture régulière de Jacques Généreux et Liêm Hoang-Ngoc. Ces auteurs ont réussi, avec Benoît Hamon, la mise en place d'une démarche pragmatique dans le courant de la gauche du PS qui m'apparaissait très dogmatique.

Aujourd'hui, comme ils l'affirment dans leur déclaration de principes, tous "les socialistes sont partisans d’une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux."

Mais force est de constater aujourd'hui l'échec du pari d'Helmut Schmidt auquel ils ont massivement adhéré ou consenti. Les profits confiés aux propriétaires de l'économie ont été détournés de l'investissement vers les casinos de la finances au détriment de l'emploi. Et aujourd'hui, les placements hasardeux qu'ils ont alimenté est en train de détruire l'activité.

C'est sur le constat de cette rénovation pragmatique que j'ai voté motion C. J'espère que cette rénovation se confirmera de la même manière que celle que j'ai vue naître au 45ème congrès de la CGT, celui des 100 ans, sous la conduite de Louis Viannet et de Bernard Thibault, particulièrement en Ille-et-Vilaine.

Je pense que le bon résultat de Benoît Hamon tient à ce travail de rénovation et à la sagesse d'Henri Emmanuelli qui a su s'effacer devant la jeunesse, comme pour souligner cette vision vers l'avenir, ce monde d'avance.


Le congrès est passé. Notre premier fédéral, maître en caricature, nous en a fait un compte-rendu très personnel transpirant de l'effroi mystique qui a réveillé les terreurs de ma branche ancestrale Inca à la vue des épées et des crucifix espagnols.

Après le congrès, un beau congrès qui laisse aujourd'hui la parole aux militants sur l'organisation future du parti, nous en arrivons au choix des premiers responsables...

...à la section Gilles Pierini de Cesson-Sévigné...

J'ai déclaré mon soutien à Christian Taupin avant qu'il ne soit candidat. Ce que je connais de Christian me permet de penser qu'il saura:
- conduire la section de manière à mettre les militants au contact des affaires du territoire, en particulier sur les problématiques de la métropole, liant à Rennes, la métropole, le pays et le bassin d'emploi,
- faciliter les débats politiques d'aujourd'hui, plus internationaux que nationaux d'ailleurs, en sollicitant des intervenants extérieurs et en impliquant la section dans des confrontations avec d'autres organisations,
- impliquer la section dans le mouvement social en s'appuyant sur les réseaux syndicaux et associatifs portés par les militants de la section.

J'ai une grande amitié pour Johan, mais il faut aussi qu'on apprenne à mieux se connaître. La proximité politique supposée ne suffit pas.

...au parti socialiste...

Mon choix est facile puisque Benoît Hamon est candidat. J'appelle très fort à encourager la rénovation de la gauche du parti, la démarche pragmatique qui n'oublie pas son objectif politique et sociale:
- construire la liberté de chacun sur le partage des richesses créées par tous,
- lutter contre la régression sociale que veulent imposer les propriétaires de l'économie pour alimenter leurs folles parties de casino.

...à la fédération d'Ille-et-Vilaine...

Entre un candidat qui construit sa campagne sur la caricature d'un prédicateur drapé dans ses certitudes qui détourne les moyens de la fédération pour ses intérêts personnels et une candidate qui présente un vrai programme d'action visant explicitement à mettre en place une organisation qui permette de combattre la droite et de réincarner l'espoir en rassemblant, le choix est facile: voter Isabelle Thomas.

Isabelle a un parcours personnel qui l'a conduite à s'approprier la démarche pragmatique de la motion C. Le contexte fédéral crée les conditions qui peuvent approfondir cette évolution. Il faut l'encourager.

Après le vote des secrétaires

Je suis frappé par la différence de comportement dans la section et au niveaux fédéral et national.
Dans la section, le vote s'est déroulé avec dignité. Les résultats sont clairs et propres:
- Christian Taupin est élu avec 28 voix devant Johan Claret-Roller (18 voix) et Jean-François Hamon (2 voix),
- les militants de la section ont préféré Frédéric Bourcier (27 voix) à Isabelle Thomas (20 voix) comme secrétaire fédéral et ont placé
- Martine Aubry (19 voix) devant Ségolen Royal (16 voix) et Benoît Hamon (11 voix).

Pour la fédération d'Ille-et-Vilaine, je ne m'explique pas le désistement d'Emmanuel Couet représentant la motion A arrivée en tête avec 28,70%, presqu'autant que Ségolen Royal prétendant légitimer sa désignation comme premier-secrétaire avec son score de 29,1%. Je ne peux pas m'empêcher d'y voir une sordide pression des grands élus de Rennes après la conversion royaliste du bertrendien Le Drian premier de région.

Frédéric Bourcier a été élu à la tête de la fédération d'Ile-et-Vilaine avec 64,51% des voix (878) devant Isabelle Thomas qui a obtenu 483 voix soit 35,49% des suffrages.

Au niveau national, c'est la catastrophe. Martine Aubry n'a gagné qu'avec 42 voix de plus que Ségolen Royal alors que le tiercé du premier tour plaçait Ségolen Royal en tête avec 42,45% des voix contre Martine Aubry (34,73%) et Benoît Hamon (22,83 %).

Je pense qu'il est vraiment dommage que nous n'ayons pas eu à avoir à choisir entre Ségolen Royal et Benoît Hamon: la faute de Martine? Le choix devant lequel auraient été placés les militants aurait été clair: le pouvoir au prix d'une alliance au centre ou la réponse aux besoins de la société avec nos partenaires de gauche.

La déclaration de principe nous affirme partisans d’une économie sociale et écologique de marché, une économie de marché régulée par la puissance publique, ainsi que par les partenaires sociaux. Je pense qu'une partie des socialistes souhaite construire une économie de marché qui soit tempérée par du social et de l'écologique et que l'autre souhaite construire une république sociale et écologique sur la réalité de l'économie de marché - l'économie sociale et écologique de marché. La liberté au service de l'économie (le libéralisme) ou l'économie au service de la liberté (le socialisme): ce sont les pôles vers lesquels tendent les options qui déchirent le parti sous la guerre des chefs.

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Congrès de Reims
1/3: contribution
2/3: motion
3/3: congrès