dimanche 22 mars 2009

Réformer le droit de propriété et le droit du travail

Alors que la moitié des salariés français n'a gagné que 25 136 € en 2005, les 3506 contribuables les plus aisés ont reçu un chèque de 116193€ en moyenne de l'Etat cette année.

En l'an 2000, le gouvernement Jospin a lancé un mouvement d'allégement de la fiscalité sur les revenus et les patrimoines des plus riches qui s'est amballé avec les gouvernements de droite.
Aujourd'hui, ce sont 30 milliards d'€ qui sont perdus par l'Etat chaque année par rapport à ce que rapporterait l'impôt sur le revenu et le patrimoine sur les bases de l'an 2000.

En l'an 2000 le revenu disponible brut des français était taxé à 13,8% sur le revenu et le patrimoine, aujourd'hui il l'est à 12%., mais moins pour les hauts revenus.

Prenant acte du fait que la politique fiscale de son prédécesseurs avait aggravé l'inégalité des revenus, Obama met en place des mesures concrètes, sans aller toutefois jusqu'aux propositions de son conseiller économique, Larry Summers: - taxer les 1,1% des ménages qui ont des revenus annuels de plus de 1,7 M$ d'un chèque de 800 000 $, - distribuer ces fonds aux 80% des ménages les plus modestes sous la forme d'un chèque de 10 000 $.

Alors que les propriétaires de l'économie n'ont jamais autant ponctionné les richesses produites, l'Etat n'a jamais été autant appauvri par ses dirigeants. Non, l'impôts n'est pas une ponction par une entité extérieure à la société, mais une mise en commun d'une part de la richesse que chacun tire de son activité au bénéfice de tous. Les ponctionneurs, ce sont les propriétaires des entreprises qui exigent de plus en plus au risque de tout casser.

Tout casser. C'est bien ce qui est en train de se passer. Des tas de dirigeants sur-payés pour tirer de plus en plus de dividendes ont mis l'économie à genoux. Toujours sur-payés malgré les fonds publics salvateurs, ils continuent leurs folles décisions et virent de plus en plus de travailleurs pour pouvoir alimenter la fringale de leurs commanditaires. Il est tant de remonter à ces commanditaires. L'effort public est si important qu'il faut supprimer tout versement de dividendes ou imposer le remboursement des aides publiques aux propriétaires des entreprises aidées. Ils continuent à surpayer leurs hommes de main. Ils doivent rembourser: we want our money back!

Il n'est pas besoin de transformer le droit de propriété qui est un droit constitutionnel. Mais la situation présente montre combien ce droit manque de contrôle social. Le droit au travail est aussi un droit constitutionnel. Il ne faut pas poursuivre la transformation des contrats de travail en contrats de commerce par une multiplication des essaimages. La société a besoin d'entreprises ancrées sur leur territoire. Cela passe par la réforme du droit de propriété et du droit du travail, notamment pour que les salariés aient autant de poids dans la gouvernance que les propriétaires dont 80% des revenus vient de l'entreprise, les autres propriétaires n'ayant plus droit au chapitre.