vendredi 3 janvier 2014

2014

Le Président de la République poursuit donc sa politique de "baisse des coûts du travail" au mépris d'un regard au moins équilibré sur l'entreprise. Les salariés perdent leur travail, doivent accepter les déplacements, les baisse de salaire, l'augmentation des pressions dans le travail pour "sauver l'entreprise" (accord du 11 janvier 2013 sur la compétitivité et la sécurisation de l’emploi, loi relative à la sécurisation de l'emploi). Il y ajoute la baisse des dépenses publiques au détriment de la solidarité, bien sûr avec toute la bienveillance qu'il sied pour les plus faibles. Merci Madame Patronnesse...

Gattaz, le père, promettait cent mille emplois contre la suppression de l'autorisation administrative de licenciement. Cette autorisation a été supprimée, les emplois ne sont pas arrivés.
Gattaz, le fils, promet un million d'emploi contre la suppression des charges (cotisations patronales) et la baisse des dépenses publiques. Le Gouvernement semble le croire.

Il faut revenir au lieu où se produit la richesse: l'entreprise. "Deux éléments, deux facteurs de production sont nécessaires à la création de richesse: le travail et le capital. Toux deux sont rémunérés et représentent un coût pour l'entreprise. Le coût du travail nous est familier [...]. Mais l'autre coût, celui du capital, est passé sous silence."

Si le Gouvernement de Gauche ne fait pas ce qu'il faut pour remettre en route le progrès économique et sociale, c'est la rue qui le fera et dans la violence. J'ai milité au parti socialiste pendant vingt-trois ans pour éviter le grand carnage. Un parti de gouvernement se doit de faire des réformes de progrès social pour éviter des révolutions violentes. Hollande joue comme Louis XVI.

La crise qui frappe l'Europe est avant tout une crise de partage des richesses. Le gouvernement peut mettre en place les outils qui permettent de lire la réalité, les bases de données qui permettent à chacun de trouver les informations susceptibles de lui permettre d'exercer son droit de citoyen. Ce serait un premier pas.

200 Md€ d'aide publique à l'entreprise,
qui investit, et pour qui?
Depuis 1993, l'exonération de cotisations patronales a atteint un niveau de 30 Md€ compensé à 90% par la CSG des salariés. Cette somme n'est même pas considérée comme un investissement des salariés dans l'économie et ne leur apporte aucun pouvoir sur la stratégie de leur entreprise.

L'intervention des salariés dans l'entreprise est jugée illégitime sous prétexte du droit constitutionnel de propriété. De quelle propriété s'agit-il? L'actionnaire est propriétaire d'un capital qu'il met à disposition de l'entreprise. Mais ce capital ne suffit pas et l'entreprise emprunte et rembourse dette et intérêt à partir de la valeur ajoutée créée par le travail. Cela ne change en rien le capital initial qui se dilue dans les actifs de l'entreprise sans nouvel apport. Au nom de quoi les actionnaires sont propriétaires de l'entreprise? Dans le bilan de l'entreprise, on trouve pourtant de moins en moins de capital initial et de plus en plus de fonds stockés grâce à la valeur ajoutée produite par le travail.

Grâce à leur mainmise sur l'entreprise au travers du PDG, véritable homme/femme de main au service du rendement financier plus que du projet d'entreprise, les actionnaires ont réussi à multiplier par 36 en trente ans alors que les salaires ont été multipliés par 4,6 pendant la même période avec une population action beaucoup plus importante. Aujourd'hui, faute d'investissement, les entreprises françaises voient leur marge réduite et restent incapable de porter les projets d'aujourd'hui.

La puissance publique doit donner la priorité à l'économie réelle, réduire le coût du capital, émanciper l'entreprise du joug de la société - simple association de défense des actionnaires, libérer la mission du patron - développeur de projets, responsabiliser les salariés dans un droit d'intervention sur la stratégie de l'entreprise et le respect du principe de subsidiarité qui favorise le bien-être au travail.

Après 23 ans de présence active au parti socialiste, je mets fin à mon adhésion à une organisation qui protège le privilège de l'héritage et l'usurpation de l'économie, qui favorise la valeur des biens contre la richesse du travail. J'ai quitté le parti socialiste.