samedi 30 octobre 2010

L'inégalité contre le dynamisme économique

Tout au long de ces trente ans nous avons vécu sur l'idée que le social et l'économique étaient antagonistes. A longueur de discours politique ou de journal télévisé, il nous a été dit que le progrès social était néfaste au dynamisme économique. Et qui contestait était taxé d'archaïsme.
"Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain".* Il faut casser l'industrie sidérurgique, désarmer les chantiers navals, fermer Billancourt, etc. C'est la formation politique que nous avons reçu. Au nom de quoi? La supposée nécessité de la rigueur (salariale) pour le dynamisme économique.

L'inégalité contre l'économie
L'inégalité est érigée en gage de vitalité. L'égalité, la seconde des valeurs de la République, est réduite à l'égalité des chances. Il faut vraiment une foi inébranlable dans le capitalisme pour y croire encore!

"2009, année noire [...] les dividendes explosent [...] l'industrie, première victime [...] le chômage s'envole [...] les inégalités se creusent [...] l'Etat s'endette de plus en plus [...]" titre Alternatives économiques dans son hors-série 2011.

La droite vient de faire voter une loi qui bétonne insuffisance de la masse salariale avec sa contre-réforme des retraites. Quel drôle de raisonnement que de décréter la baisse des pensions pour sauver le système de retraite! Cet appauvrissement va entraîner le désinvestissement des jeunes et des plus riches dans le système pour le plus grand bonheur des assurances - Nicolas a travaillé pour Guillaume**.

Mais les cadres de la gauche n'arrivent pas à dépasser le corpus qui les a consolidés comme dirigeants: la rigueur pour le dynamisme de l'économie. Et bien non, ça ne marche pas. La gauche doit prendre acte de l'erreur dans laquelle elle a gouverné. La gauche doit faire sa révolution et retrouver le chemin du progrès pour mettre en place la réforme pour le progrès de l'ensemble du monde civilisé.

Il ne reste plus beaucoup de temps avant 2012. Il est temps d'être réaliste et de construire le projet de la victoire électorale, celui qui reconstruit ce que nous avaient légué nos grands-parents dans l'esprit de la déclaration de Philadelphie.

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* Helmut Schmidt (1975)
** Nicolas Sarkozy, président de la République, fait la réforme des retraites qui va inciter les plus riches à épargner pour leur vieux jours et Guillaume Sarkozy vend des retraites par capitalisation.